Le gothique ou le roman
Résumé
La dignité poétique, morale ou épistémologique de la veine sombre que l’on voit se répandre dans toutes les littéra- tures d’Europe entre 1760 et 1830 n’est plus à démontrer : le noir révèle autant que les Lumières, et les Romantiques ne s’y sont pas trompés. Pourtant, bien avant que Baudelaire en 1848 ne fasse des nouvelles d’Edgar Poe le modèle d’une poétique moderne de l’obscur, c’est à une nouvelle expérience de lecture, compulsive plutôt que convulsive, que le succès des romans gothiques anglais et allemands, « fruit indispensable des secousses révolutionnaires dont l’Europe entière se ressentait », avait initié le public du siècle des Lumières.
C’est à cette durable invasion du roman par le gothique – ouverte- ment combattue, secrètement accueillie par les romanciers comme par les poètes, les dramaturges et les nouvellistes inspiré(e)s par le souvenir de lectures passionnées – durant un siècle important de son histoire, entre 1750 et 1850, que sont consacrées les onze études de ce numéro de la revue "Romanesques"
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