Angoisse - Université de Picardie Jules Verne Accéder directement au contenu
N°Spécial De Revue/Special Issue Tracés : Revue de Sciences Humaines Année : 2020

Anxiety

Angoisse

Résumé

While anxiety as a category is abundantly mobilized to designate a bodily sensation of malaise peculiar to the individual, this issue of Traces proposes to examine anxiety as a regime of experience in the face of uncertainty, using the tools no longer of psychoanalysis but of the human and social sciences. The articles in the issue thus address the logics underlying the modes of manifestation of anxiety, taking into account their dimensions, which are at once corporeal, discursive and aesthetic, in original articles, an interview and a graphic work. The editorial returns in particular to the question of the socially situated character of the expression of anguish, depending both on an institutional context and individual dispositions, but also on their gendered character. However, the analysis of the manifestations of anxiety implies first of all to question the conditions of its objectification in medical discourse but also by the human and social sciences taken in their diversity. In this history, decolonial perspectives hold a prominent place, constructing the link between the anguished decompensation of the subject and the destructuring of society. Exploring the capture of the category of anguish at the bedside of a dying woman, a member of Singapore's colonial elite, enseignant∙es and musicien∙es, a child psychiatrist confronted with the suffering of children facing sexual assignment, the issue analyzes the practical modulations of a perceptual category and their political implications. From subjective, anguish thus turns out to be an emotional regime underlying human action, shared in a given space and time. The perspectives opened up by the original contributions of this issue, beyond psychoanalysis and existentialist philosophy, thus invite us to think of anguish as the epistemic intelligence of a disturbing horizon of uncertainty. With this conception, it is indeed the subject as it is taken up by emotion, in a community of life and experience, and as the subject of action, that is given to read all the articles gathered together.
Alors que l’angoisse comme catégorie est abondamment mobilisée pour désigner une sensation corporelle de mal-être propre à l’individu, ce numéro de Tracés propose de se pencher sur l’angoisse comme régime d’expérience face à l’incertitude, à partir des outils non plus de la psychanalyse mais des sciences humaines et sociales. Les articles du numéro abordent ainsi les logiques qui sous-tendent les modes de manifestation de l’angoisse, en prenant en compte leurs dimensions à la fois corporelle, discursive et esthétique, dans des articles originaux, un entretien ainsi qu’une œuvre graphique. L’éditorial revient en particulier sur la question du caractère socialement situé de l’expression de l’angoisse, dépendant à la fois d’un contexte institutionnel et de dispositions individuelles, mais aussi de leur caractère genré. Toutefois, l’analyse des manifestations de l’angoisse suppose d’abord de s’interroger sur leurs conditions de son objectivation dans le discours médical mais aussi par les sciences humaines et sociales prises dans leur diversité. Dans cette histoire, les perspectives décoloniales tiennent une place de choix, construisant le lien entre la décompensation angoissée du sujet et la déstructuration de la société. Explorant la saisie de la catégorie d’angoisse au chevet d’une mourante, d’un membre de l’élite coloniale de Singapour, des enseignant-e-s et des musicien-ne-s, d’une pédopsychiatre confrontée aux souffrances des enfants en butte à leur assignation sexuelle, le numéro analyse les modulations pratiques d’une catégorie perceptive et leurs implications politiques. De subjective, l’angoisse s’avère ainsi un régime émotionnel sous-tendant l’action humaine, partagé dans un espace et à une époque donnée. Les perspectives ouvertes par les contributions originales de ce numéro, au-delà de la psychanalyse et de la philosophie existentialiste, invitent donc à penser l’angoisse comme l’intelligence épistémique d’un horizon inquiétant d’incertitudes. Avec cette conception, c’est bien le sujet en tant qu’il est pris par l’émotion, dans une communauté de vie et d’expérience, et comme sujet propre de l’action, que donnent à lire l’ensemble des articles réunis.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03643723 , version 1 (16-04-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03643723 , version 1

Citer

Annabelle Allouch, Nicolas Rabain, Christelle Rabier, Clémentine Vidal-Naquet. Angoisse. Tracés : Revue de Sciences Humaines, 38, 2020, 9791036203107. ⟨hal-03643723⟩
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