« Reconstituer un temps commun » pour « sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais »... - Université de Picardie Jules Verne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahier de langue & de littérature (Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem) Année : 2014

"Reconstituting a common time" to "save something from the time when we will never be again"...

« Reconstituer un temps commun » pour « sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais »...

Résumé

With The Years (Gallimard, 2008 ; translation : Seven Stories Press, 2017), it is from « outside » that French writer Annie Ernaux, trying to fix the fleeting time, recounts her life and, inseparably, those of « the others », her contemporaries, over half a century. Formally complex and innovative in its form, this story about time and memory displays the ambition to make palpable the social history of France since the Second World War, using an ubiquitous autobiographical « I », which, however, seems consistently denied. Building, with this « impersonal » and « collective » autobiography, a kind of life story without « lived experiences », Ernaux evokes the period of her own existence not in terms of her personal life, but by proposing an objectifying view of the changes which French society has undergone since the 1940s. At the end of a long literary and intellectual work, the story is also based on a social and political reflection on the role and form of writing. With The Years, acclaimed by literary critics, Ernaux continues to mark her aesthetic difference, offering a new and distinctive path/voice, between literature and sociology.
Avec Les Années (Gallimard, 2008), c’est « de l’extérieur » qu’à 68 ans, l’écrivaine française Annie Ernaux, cherchant à fixer le temps qui fuit, raconte sa vie et, indissociablement, celle « des autres », ses contemporains, sur plus d’un demi-siècle. Formellement complexe et novateur dans sa conception, ce récit sur le temps et la mémoire affiche l’ambition de rendre palpable l’histoire sociale d’une époque en la passant au tamis d’un « je » omniprésent, mais qui semble pourtant constamment nié. En construisant, avec cette « autobiographie impersonnelle » et « collective », une sorte de récit de vie sans « vécu », Ernaux évoque la période de sa propre existence non sous l’angle de sa vie personnelle, mais en effectuant une radioscopie objectivante de l’évolution de la société de son temps. Issu d’un long cheminement littéraire et intellectuel, le récit repose aussi sur une réflexion sociale et politique quant au rôle et à la forme de l’écriture. Avec cet opus, acclamé par la critique littéraire, Annie Ernaux cherche à marquer durablement sa différence esthétique, en proposant une voie(x) nouvelle et distinctive, entre littérature et sociologie.
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Citer

Isabelle Charpentier. « Reconstituer un temps commun » pour « sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais »... : Modalités et enjeux de l’inscription du rapport au temps dans Les Années (2008) d’Annie Ernaux. Cahier de langue & de littérature (Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem), 2014, Varia, 7, pp.44-52. ⟨hal-03681976⟩
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