Diversité et patrimoine culturels: Réflexions autour de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial
Résumé
If in 1945, it was obvious for the Member States of UNESCO that culture should be part of interstate cooperation; it has never been easy for them to agree on a common definition of culture. The aim of the study on the implementation of the 1972 World Heritage Convention is based on this reflection and reveals its issues. Indeed, this Convention first included an accepted definition of culture on the European continent. By not being accepted by the new States Parties to the Convention, the 1972 System had to adopt a broader approach of culture, which was better able to protect cultural diversity. The adaptability of the Convention’s System, and its success in introducing an effective protection of the concerned heritage, have influenced the cultural policy of the States both inside and outside UNESCO. However, considering the growing demand for protection of cultural diversity, the 1972 System has not reached its aim. Therefore its influence must be questioned.
Si en 1945, il était évident pour les États membres de l’UNESCO que la culture fasse l’objet d’une coopération interétatique, il n’a jamais été simple, pour eux, d’adopter une définition commune de la culture. L’étude de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial de 1972 s’inscrit dans cette réflexion et en révèle les enjeux. En effet, cet instrument a d’abord consacré une définition de la culture largement répandue sur le continent européen. Cette définition n’étant pas acceptée par les nouveaux États parties à la Convention, le système de 1972 a dû s’ouvrir à une conception plus large de la culture, mieux à même de protéger la diversité culturelle. La capacité d’adaptation du système de la Convention, ainsi que sa réussite quant à l’instauration d’une protection effective du patrimoine concerné, a influencé la politique culturelle des États tant au sein de l’UNESCO qu’en dehors. Pour autant, le système de 1972 n’est pas parvenu à répondre de manière satisfaisante à l’exigence croissante de protection de la diversité culturelle. Sa place de modèle est, dès lors, remise en question.