Détermination des caractéristiques des erreurs médicamenteuses détectées par la conciliation médicamenteuse en rhumatologie
Résumé
Objectif
Évaluer l’intérêt de la conciliation médicamenteuse à l’admission dans un service universitaire de rhumatologie et identifier les caractéristiques des patients les plus à risque d’erreurs médicamenteuses.
Méthodes
Une étude de 6 mois en rhumatologie a analysé les divergences de prescriptions détectées par une conciliation médicamenteuse rétroactive. La gravité, ainsi que l’intentionnalité ou non des divergences ont été jugées par un binôme médecin–pharmacien.
Résultats
Les 207 conciliations effectuées ont identifié 248 divergences non intentionnelles, soit 1,20 ± 1,62 erreurs médicamenteuses par patient. Les gravités potentielles ont été cotées comme mineures, significatives et critiques dans respectivement 48,4 %, 49,6 % et 2,0 % des cas. L’analyse par régression logistique multivariée montre que le nombre de divergences non intentionnelles est associé positivement au nombre de médicaments à l’inclusion et au contact avec l’officine du patient comme source documentaire. La présence de divergences de gravité significative ou critique était associée indépendamment avec les antécédents de goutte, de dyslipidémie et d’insuffisance cardiaque. Ainsi, cibler prioritairement la conciliation chez les patients avec un de ces antécédents ou un nombre de médicaments à l’admission ≥ 6 permettrait de réduire l’activité de 27 %, tout en détectant 87 % des divergences significatives.
Conclusion
Notre étude confirme l’existence d’erreurs médicamenteuses fréquentes dont certaines critiques, et par conséquent, l’intérêt de l’activité de conciliation en rhumatologie. Les patients avec le profil identifié à risque d’erreurs médicamenteuses significatives ou critiques devraient donc systématiquement bénéficier d’une conciliation médicamenteuse basée sur les informations de l’officine du patient.