Quelle connivence par la fable mystique ? - Université de Picardie Jules Verne Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

Quelle connivence par la fable mystique ?

Résumé

This article aims at gathering some collections of French poetry (published between 1601 and 1633) under the name of « poetry of pure love ». Those poems are influenced by a specific Augustinian trend in the early seventeenth century: they imply pure or free love (without interest) and positive predestination. Each poet (Mage de Fiefmelin, Rabbi, de Croix, Hopil and Marillac) belongs to a network of sociability defined by region, social status, confession of faith, without any known relationship between them. Nevertheless, all of them borrow commonplaces to the mystic fable. Thus, they enrich a pietist sensibility and promote « a personal way to live the membership of Churches » (J. Le Brun). They avoid both institutional dissent and confessional excess. Poets carefully prepare the print and diffusion of their books. That care toward editorial gesture shows that a small audience of connivance pre-exists publication, and revels a social imagination, dreaming a virtual reception. Through the analyze of utterance, speech acts and verbal interactions, we show that poems imply different levels of reception and interpretation: exclusion or inclusion of the audience, misunderstanding or clarification.
L’article propose d’identifier sous le nom de « poésie du pur amour » des recueils divers en langue française parus entre 1601 et 1633, qui se situent dans l’une des mouvances augustiniennes du début du xviie siècle. Les poètes (Mage de Fiefmelin, Rabbi, de Croix, Hopil et Marillac) énoncent un amour désintéressé, à partir d’une pensée de la prédestination positive. Les poètes appartiennent à des réseaux divers (selon leurs régions, professions, confessions et états respectifs) et indépendants entre eux. Ils ont en commun d’emprunter des motifs à la fable mystique pour enrichir une sensibilité piétiste. Éloignés autant de la dissidence institutionnelle que de la surenchère confessionnelle, ils énoncent une forme intense de dévotion personnelle. L’écriture poétique devient ainsi une « manière personnelle de vivre l’appartenance aux Églises » (J. Le Brun). La préoccupation éditoriale chez ces poètes indique l’existence d’un public de connivence, préexistant à l’édition, et révèle un imaginaire social englobant un public plus indéterminé. L’énonciation des poèmes suppose plusieurs types de réception et d’interprétation, allant de l’exclusion à la complicité, en passant par le malentendu et l’élucidation interprétatifs.

Domaines

Littératures

Dates et versions

hal-03878914 , version 1 (30-11-2022)

Identifiants

Citer

Audrey Duru. Quelle connivence par la fable mystique ? : Étude d’un exemple, la poésie du pur amour de langue française du premier xviie siècle (Mage de Fiefmelin, Rabbi, de Croix, Hopil, Marillac). Fables mystiques : Savoirs, expériences, représentations du Moyen Âge aux Lumières, Presses universitaires de Provence, pp.273-289, 2016, ⟨10.4000/books.pup.48140⟩. ⟨hal-03878914⟩
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