Troubles mnésiques et attentionnels après une tentative de suicide par intoxication médicamenteuse volontaire aux benzodiazépines - Université de Picardie Jules Verne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue French Journal of Psychiatry Année : 2019

Troubles mnésiques et attentionnels après une tentative de suicide par intoxication médicamenteuse volontaire aux benzodiazépines

Résumé

Introduction Plus de 60 % des tentatives de suicide (TS) le sont par Intoxications Médicamenteuses Volontaires (IMV) avec des médicaments psychotropes. Les benzodiazépines induisent des troubles mnésiques et de l’attention [1], [2]. Verwey et al. ont montré que dans ce contexte, moins de la moitié des patients reconnaissaient le psychiatre avec lequel ils s’étaient entretenus la veille [3]. L’objectif de cette étude était d’évaluer les troubles mnésiques et attentionnels chez les patients ayant effectué une IMV par benzodiazépines. Méthodes Un groupe de patients ayant réalisé une IMV aux benzodiazépines a été comparé à un groupe témoin ayant réalisé une tentative de suicide sans benzodiazépines. Les patients présentant des troubles psychotiques, maniaques, des addictions et des troubles cognitifs préexistants ont été exclus. La mémoire et l‘attention ont été évalués à l’aide des items attention/mémoire du Mini-Mental State Examination (MMSE), du Montreal Cognitive Assessment (MoCA) et du Brief Screening Tool for Alcohol-Related Neuropsychological Impairments (BEARNI) [4], moins de 48 h après la TS (T0) puis entre 4 et 14 jours après l’évaluation initiale (T1). Résultats Soixante et un patients (âge moyen : 42,8 ± 15,5 ans, 74 % de sexe féminin) ont été inclus dans le groupe IMV aux benzodiazépines (moyenne : 131 ± 2,4 mg d’équivalent diazépam) et 36 patients dans le groupe témoin (âge moyen : 35,4 ± 14 ans, 61 % de sexe féminin) ; 89 % des patients du groupe IMV aux benzodiazépines et 61 % du groupe témoin avaient au moins un antécédent psychiatrique. À T0, les scores moyens aux sous-échelles MMSE, MoCA et BEARNI étaient significativement plus faibles dans le groupe IMV aux benzodiazépines que dans le groupe témoin (scores MMSE : 17,3 ± 3 vs 19 ± 2,1, t = −3,4 p < 0,0001 ; MoCA : 3,07 ± 1,5 vs 3,8 ± 1,5, t = −2,07, p = 0,04 ; BEARNI : 2,15 ± 1,2 vs 3,4 ± 1,5, t = −4,7, p < 0,0001). À T1, il n’y avait plus de différence significative entre les deux groupes (scores MMSE : 19,6 ± 1,7 vs 19,5 ± 2,3, t = 0,3, NS, MoCA : 4,5 ± 0,7 vs 4,2 ± 1,4, t = −0,9, NS ; BEARNI : 3,4 ± 1,26 vs 4,02 ± 1,2, t = −1,7, NS). Conclusions Cette étude a retrouvé des troubles cognitifs et mnésiques dans les 48 premières heures après une IMV aux benzodiazépines, comme dans des études antérieures, mais ici évalués avec des outils simples. Après 4 à 14 jours, les tests étaient comparables à ceux des témoins. Il est nécessaire d’en tenir compte lors de l’évaluation psychiatrique aux Urgences dont la qualité est de ce fait très altérée.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04053203 , version 1 (31-03-2023)

Identifiants

Citer

J. Thilliez, B. Angerville, V. Barbier, C. Croiset, C. Ammirati, et al.. Troubles mnésiques et attentionnels après une tentative de suicide par intoxication médicamenteuse volontaire aux benzodiazépines. French Journal of Psychiatry, 2019, 1, pp.S138-S139. ⟨10.1016/j.fjpsy.2019.10.393⟩. ⟨hal-04053203⟩
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