Le rôle joué par la garantie d’un emprunt souverain : l’exemple du Portugal et du Brésil de 1891 à 1925
Résumé
« À mauvais payeur, mauvaises garanties ». Avec cette maxime, Homère cite une vérité transposable à la finance. Les investisseurs ne prêtent pas sans s’assurer auparavant de pouvoir récupérer les sommes octroyées, ainsi que les intérêts correspondants. Les marchés financiers offrent ainsi aux agents économiques la possibilité d’investir en adéquation avec leur aversion au risque. Les obligations font partie des actifs les plus courants sur les marchés financiers et peuvent répondre à ce type d’investissement. Les émetteurs d’obligations, dont le plus important en termes de montant levé est l’État, peuvent assurer leurs titres en leur associant une ou des garanties. Une garantie peut être définie comme la mise en gage d’un actif (réel ou financier) qui, en cas d’incident de paiement, sera transféré pour dédommager le prêteur.L’État émet des obligations dans le but d’obtenir des liquidités. Historiquement, les émissions d’obligations permettaient de financer les guerres. Il est important de rappeler que c’est au lendemain de la bataille de Waterloo, et grâce surtout aux emprunts de la libération, que Paris devint une place financière au sens moderne du terme. La nouvelle organisation financière, structurée autour d’un marché centralisé animé par des intermédiaires financiers professionnels, fut tout d’abord mise au service des besoins de financement de l’État, les émetteurs privés n’y ayant accès que bien plus tard.