Work and Addictives Behavior : what developments in knowledge for what types of prevention?
Travail et conduites addictives : quels développements des connaissances pour quelle(s) prévention(s) ?
Résumé
The use of psychoactive substances (PAS) is today at the heart of socio-professional reflections and debates. What perspectives do these reflections bring to the world of work? In a society where professionals may have to usa PAS in their workplace and where the culture of prevention is increasingly present and strengthened, what representations do occupational health professionals develop about addictive behavior ? and about their connections to work? How is the occupational prevention organized around these questions? This thesis carried out within an industrial convention of training by research (CIFRE PhD) was carried out in partnership with the Picardie Jules Verne University (UPJV), the occupational Medicine Service : SMTVO and more broadly the working group: "Addictions and Company" carried by the occupational health institute in the north of France (ISTNF), questioned the field of occupational health and prevention. Its aims was to contribute to the development of knowledge on the professional representations of players in occupational health and prevention in companies concerning the PAS use. By focusing on the link between Work and Addictive Behaviors and thanks to the contributions of Work and Organizational Psychology (WOP), this work was articulated on two approaches : The aim of the first approach was to contribute to the development of theoretical-practical knowledge on this theme by developing a specific methodology to collect the Professional Representations of the occupational health workers in Inter-company Health Services. This contribution was based on a regional and national computerized survey distributed to the actors of the SSTI in mainland France (occupational physicians, occupational nurses and occupational risk prevention officers). Our results show the existence of different professional representations of addictive behavior depending on the profession. These are mainly focused on the substances used as well as the characteristics and psychological consequences of users. The implication of factors linked to the world of work seems to have a low prevalence in drug use. And when it does, these are often linked to social aspects. The second approach was aimed to develop the prevention of addictive behaviors by intervening with members of the health service. Four company monographs were produced according to an intervention methodology respecting the service protocol while adapting to the company's request (collective sensitization, analysis of psychosocial risk factors, individual interviews, feedback analysis, etc.). The results enabled us to highlight a set of favorable conditions (collective involvement, transparency, membership, confrontation, participation, common representations base, intervention within a framework facilitating primary prevention) and constraints (yield policy, digitization of relationships between actors, internal and external power games and lack of support in the implementation of multidisciplinary projects) contributing to the development of prevention. In conclusion, we will review the main contributions of this thesis from a theoretical and methodological point of view and we tackle the questions raised by this research. Then, we willl present the practical implications of our results. We will share our thoughts on the contributions of Work and Organizational Psychology to the development of prevention at work. Finally, we'll discuss the limits of our studies as well as a potential direction for future research
La consommation de substances psychoactives (SPA) est aujourd'hui au cœur des réflexions et débats socioprofessionnels. Quelles perspectives ces réflexions apportent-elles sur le monde du travail ? Dans une société où les professionnels peuvent être amenés à consommer les SPA sur leur lieu de travail et où la culture de la prévention se veut de plus en plus présente et renforcée, quelles représentations les professionnels de santé au travail développent-ils au sujet des conduites addictives et de leurs liens avec le travail ? Comment la prévention en entreprise s'organise-t-elle autour de ces questions ? Cette thèse (CIFRE), menée en partenariat avec l'UPJV, SMTVO et plus largement le réseau : "Addictions et Entreprise" porté par l'ISTNF, a interrogé le champ de la santé au travail et de la prévention. Son objectif était de contribuer au développement des connaissances sur les représentations professionnelles des acteurs de santé au travail et de la prévention en entreprise concernant la consommation de SPA. En se focalisant sur la thématique du lien entre Travail et Conduites Addictives et grâce aux apports de la Psychologie du Travail et des Organisations (PTO), ce travail s'est articulé sur deux axes : Le premier axe a eu pour but de contribuer au développement de connaissances théorico-pratiques sur cette thématique en élaborant une méthodologie spécifique pour recueillir les Représentations Professionnelles des acteurs de la santé au travail en Services de Santé Interentreprises. Cette contribution a été développée sur la base d'une enquête régionale et nationale informatisée, diffusée auprès acteurs des SSTI de France métropolitaine (médecins du travail, infirmières du travail et les préventeurs des risques professionnels). Nos résultats montrent l'existence de différentes représentations professionnelles des conduites addictives en fonction des professions. Ces dernières sont principalement centrées sur les usages de substances, ainsi que les caractéristiques et conséquences psychologiques des consommateurs. La mise en cause de facteurs liés au monde du travail semble avoir une faible prévalence dans les usages de substances. Et lorsque c'est le cas, ces derniers sont souvent liés à des aspects sociaux. Le second axe avait pour objectif de développer la prévention des conduites addictives à partir d'une logique d'intervention réalisée auprès des adhérents du service de santé. Quatre monographies d'entreprise ont été réalisées selon une méthodologie d'intervention respectant le protocole du SSTI, tout en s'adaptant à la demande de l'entreprise (sensibilisation collective, analyse des facteurs de risques psychosociaux, entretiens individuels, analyse des retours…). Les résultats nous ont permis de mettre en lumière un ensemble de conditions favorables (implication du collectif, transparence, adhésion, confrontation, participation, constitution d'un socle de représentations communes, intervention au sein d'un cadre facilitant la prévention primaire) et de contraintes (logiques de rendements en matière de santé au travail, digitalisation des rapports entre acteurs, jeux de pouvoirs internes et externes et manque d'accompagnement dans la mise en place de projets pluridisciplinaires) influant le développement de la prévention. En conclusion, nous revenons sur les principaux apports de cette thèse d'un point de vue théorique et méthodologique, et nous expliquons les questionnements que la conduite de cette recherche a ouverts. Nous présentons ensuite les implications pratiques de nos résultats. Nous partageons nos réflexions sur les apports de la psychologie du travail et des organisations au développement de la prévention dans le monde du travail. Enfin, nous discutons des limites de nos études ainsi que des perspectives de recherche qui émergent de ce travail
Origine : Version validée par le jury (STAR)