Résumé : En Colombie, le théâtre dont un des personnages importants est un Indien
(ou si ce n’est pas le cas, dont la thématique se réfère à l’Indien) est
riche et reste très peu étudié. Depuis la Conquête, l’écriture a été le privilège
des vainqueurs, des Espagnols : l’Indien ne peut pas parler par luimême,
c’est toujours le Blanc qui parle et écrit à sa place, en castillan.
Christian Gros qualifie cette particularité de « ventriloquie » (2011, p. 74).
L’invention de l’Indien littéraire fait partie des formes de domination. Estce
une forme du paternalisme ? Mais dans quelle langue parle donc
l’Indien ainsi théâtralisé ? Quelle est la présence des langues vernaculaires
dans la dramaturgie colombienne ? Une telle thématique est-elle seulement
possible sans l’utilisation de dialogues dans ces langues ?